À la suite de l’évaluation de sa politique sociétale et environnementale, KEONYS, filiale du groupe international CENIT, obtient la médaille d’argent EcoVadis.

Entretien avec Axelle Mazé, VP Sustainability CENIT GROUP et Directrice financière de KEONYS, sur les enjeux de la Responsabilité Sociétale des Entreprises et de la nouvelle directive CSRD.

 

KEONYS, intégrateur et distributeur des solutions logicielles de Dassault Systèmes, dévoile ses résultats après l’évaluation de sa politique en matière de responsabilité sociétale et environnementale des entreprises. Cette évaluation donne lieu à une distinction par la plateforme de notation EcoVadis et illustre la performance de KEONYS dans la mise en œuvre de ses engagements RSE autour des trois piliers : l’environnement, l’humain et la gouvernance (ESG).

 

Pouvez-vous préciser sur quels axes majeurs portent ces trois piliers ?

A.M. : Le premier pilier – Environnement – consiste à mesurer l’impact de l’entreprise sur son environnement (par exemple en mesurant son empreinte carbone) , le deuxième nous parle de la place que l’humain occupe au sein de l’entreprise et ce qui est mis en place (développement des compétences des salariés, diversité, bien-être au travail…). Le troisième pilier s’intéresse au respect des règles éthiques en interne et avec notre chaine de valeur, à la protection de nos données…   Nous sommes très soucieux de la qualité des liens vis-à vis de nos fournisseurs, clients et partenaires et avons mis en place un certain nombre de règles (code de conduite, anti-corruption, contrôle des exports…) qui définissent les comportements et bonnes pratiques au sein de notre organisation.

 

Quelles actions avez-vous mises en place en interne chez KEONYS récemment ?

A.M. : Dans le cadre de notre démarche environnementale par exemple, nous avons initié de nombreuses actions de sensibilisation au changement climatique. Deux de nos collaborateurs ont accepté d’être formés à l’animation de la fresque du climat et ils ont ainsi pu organiser des ateliers en interne. Cette initiative a été beaucoup apprécié et a fait l’objet de nouvelles prises de conscience et de discussions propices à la cohésion de groupe. Par ailleurs, nous avons pris des décisions en faveur d’une gestion d’achat 100% énergie verte pour réduire nos émissions de CO2.

De même, à l’initiative du Groupe, des sessions d’information et de sensibilisation aux risques IT ont été initiées.

Enfin, notre site internet a fait peau neuve avec un espace dédié au développement durable.

 

En tant que VP Sustainability du groupe CENIT, pouvez-vous nous éclairer sur la nouvelle directive CSRD ?

A.M. : La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est la nouvelle réglementation à laquelle environ 50.000 entreprises européennes devront se soumettre dans la publication d’informations extra-financières.
Cette règlementation fait suite au green deal (ou pacte vert) impulsé par la commission européenne en 2019 ayant pour objectif majeur l’atteinte de la neutralité carbone en 2050 en Europe. Les entreprises publieront ainsi des informations sur leur impact social, environnemental et de gouvernance pour éclairer les parties prenantes et les investisseurs sur leur positionnement en termes d’enjeux de durabilité. La double matérialité est la clef de voute de ce nouveau reporting, qui étudie l’impact de l’entreprise sur son environnement (INSIDE-Out) et de l’impact de l’environnement sur l’entreprise (OUTSIDE-In) engendrant des risques et opportunités à mesurer.

 

Que pensez-vous de sa mise en œuvre et de son ambition ?

A.M. : Nous évoquons cette thématique au sein du C3D, l’association des directeurs de développement durable dont je fais partie, et il est clair que le reporting RSE des grandes entreprises va fortement évoluer en 2025. Les groupes côtés en Europe de plus de 500 salariés devront adapter leur reporting environnemental, social et de gouvernance sur le fondement de cette directive. Puis suivront les entreprises de plus de 250 salariés et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2026.

La CSRD est d’une très grande complexité compte tenu du nombre d’indicateurs qui y sont rattachés. Je suis convaincue que d’une contrainte au début, nous en ferons une formidable opportunité de nous réinventer et de nous mobiliser vers une transformation majeure. Face à l’urgence de la crise climatique, de la chute de la biodiversité et du manque d’eau dans les années futures, les obligations inhérentes à la CSRD feront évoluer les mentalités et les processus de production. Les grandes entreprises et les PME qui ont déjà engagé leur transformation seront motrices et amèneront dans leur sillage des défis et des occasions à saisir par les plus petites entités. L’harmonisation des bonnes pratiques par l’ensemble de l’écosystème entrepreneurial est un gage de dynamisme et de maturité en faveur d’une société engagée et pérenne. Nous aurons besoin de nouveaux investissements humains et technologiques, certes coûteux, mais nécessaires pour juguler le triangle de l’inaction. Et le jeu en vaut la chandelle ! Les retours sur investissements seront là.

 

En quoi votre fonction de directrice financière de KEONYS est-elle un plus ?

A.M. : Grâce à la CSRD notre groupe pourra intégrer durablement au cœur de sa stratégie les enjeux auxquels il doit faire face, à savoir l’impact de l’entreprise sur son environnement et les impacts environnementaux sur l’entreprise que nous mesurerons. Cet exercice long et complexe se situe au croisement de la fonction finance et du développement durable car il s’agira de mesures de la performance sous forme de rapport extra financier. La mesure de la performance avec le choix des KPI et de son suivi est un élément clef déjà inhérent à la fonction Finance (collecte de données, analyse, traçabilité, pertinence des indicateurs).

Nous publierons notre premier rapport pour le groupe en 2025 sur la base des résultats de 2024.

 

 

Quels sont vos objectifs à court terme ?

A.M. :  En tant que partenaire premium de Dassault Systèmes, nous souhaitons devenir également le partenaire de référence en termes de durabilité à travers une labellisation dédiée à nos engagements. Pour cela, je me suis engagée à être certifiée sur les produits Dassault Systèmes qui aident nos clients dans leurs démarches de décarbonation. L’accompagnement de nos clients dans la mise en place de la digitalisation de leurs processus industriels est au cœur de nos enjeux stratégiques. Les aider à réduire l’empreinte carbone, du développement à la fabrication de leurs produits et jusqu’à leur recyclage, fait partie intégrante de nos missions. Nous formons nos commerciaux pour mieux les sensibiliser et leur permettre d’appréhender et de relever les défis industriels et de RSE de nos clients. Nous devons dès maintenant renforcer notre positionnement comme acteur clé de la transformation numérique au profit de la décarbonation de l’industrie.

 

 

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Rapport développement durable 2023 de CENIT