Pas de répit durant le confinement pour cet acteur du Cloud souverain certifié SecNumCloud depuis décembre 2019. L’accélération des usages numériques dans de nombreux secteurs a même dopé l’activité de 3DS OUTSCALE, filiale Cloud de Dassault Systèmes. KEONYS vous livre en exclusivité le témoignage de David Chassan, Chief Strategy Officer.

« On s’est organisés en interne en télétravail pour tous les collaborateurs avec un référent par département. Et nous avons continué d’assurer la qualité de nos services auprès des organisations publiques et privées. »

KEONYS – Pourquoi choisir une technologie Cloud ?

David Chassan – La transformation numérique s’est considérablement accélérée ces dernières années dans de nombreux secteurs de l’économie, de l’enseignement à l’industrie pour répondre à de nouveaux enjeux industriels et sociétaux. Nous utilisons tous au quotidien des services sur le Cloud aussi bien dans la sphère professionnelle que privée comme les réseaux sociaux, les messageries électroniques, le stockage des photos ou les vidéos en streaming…

La crise sanitaire que nous traversons actuellement nous éclaire sur les bonnes pratiques des organisations qui ont pris le virage du digital. Travailler et collaborer à distance en mode Cloud rime avec agilité, efficacité et sécurité. Il n’est plus nécessaire d’installer des logiciels ou des serveurs sur site, ils sont accessibles via internet en un clic. Les coûts d’infrastructures informatiques se réduisent considérablement, les mises à jour se font en temps réel. La capacité de stockage et la sécurité des données sont entièrement gérées par le fournisseur de Cloud.

KEONYS – La sécurité est encore un frein pour de nombreuses entreprises, que leur dites-vous ?

D .C. – 3DS OUTSCALE est le seul fournisseur de Cloud à offrir le plus haut niveau de certification et le premier dans le monde à obtenir la qualification SecNumCloud, délivrée par l’ANSSI (Autorité Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information). Cette qualification garantit la sécurité des process et des services pour des domaines très sensibles et stratégiques qu’il s’agisse du secteur public ou privé comme l’énergie, les transports ou la Défense. Certaines organisations sont tenues de se conformer aux recommandations de l’ANSSI.

KEONYS – Comment avez-vous géré l’activité avec vos clients ?

D.C. – Nos clients sont des startups, éditeurs de logiciel, entreprises et organisations publiques.

Nous anticipons très régulièrement nos ressources matérielles et humaines  au travers de notre gestion de capacité certifiée ISO 27001. Nous venions de recevoir 2,5 tonnes de matériels pour doubler la capacité d’un datacenter. Il s’agit d’une commande passée il y a quelques mois pour accueillir très largement l’usage grandissant de nos clients et des projets sur lesquels nous travaillions. Nous étions ainsi en mesure de satisfaire les usages Cloud de nos clients en Europe dans les mêmes conditions qu’avant le confinement. Pas de surcharge ou de saturation des réseaux.

En tant qu’entreprise responsable, nous avons en outre accompagné différentes initiatives nées du confinement comme celle  de Scalingo qui a déployé en moins de 4 jours le portail de la Réserve Civique pour le gouvernement, pouvant supporter plus de 2 millions d’inscriptions par heure. Celle de SATELLIZ a, quant à elle,  permis à Jamespot, éditeur de logiciels collaboratifs, d’intégrer techniquement la technologie open-source de vidéo-conférence Jitsi sur la plateforme Cloud qualifiée SecNumCloud.

Image d’un datacenter

KEONYS – Comment vous êtes-vous organisés en interne ?

D.C. : On s’est organisés en télétravail pour tous les collaborateurs et un référent par département. Et nous avons continué d’assurer la qualité de nos services auprès des organisations publiques et privées. Dès le 2 mars,  nous avons lancé notre Plan de Prévention des Pandémies de notre Système de Management de la Sécurité de l’Information (SMSI) conformément aux exigences de l’ISO 27001. Nous avons mis en place une cellule de crise avec un représentant pour la direction générale, la sécurité, les infrastructures, les RH et la communication. Nos 140 collaborateurs, situés essentiellement à Saint Cloud (92),  étaient en télétravail et nous avons veillé à ce que le lien social soit maintenu comme les goûters virtuels du jeudi après-midi propices aux chats et aux créations artistiques des parents et … des enfants. 

Grâce à notre plan de continuité, nous avons maintenu  les embauches prévues durant la période du confinement et nous avons réalisé une trentaine d’entretiens en visioconférence pour accueillir prochainement de nouveaux talents.

KEONYS – Que vous a inspiré cette période de confinement en termes d’usage Cloud et sociétaux ? Le Cloud a-t-il favorisé le télétravail ? 

D.C. : Le Cloud permet le télétravail pour tous les départements d’une entreprise. Grâce au Cloud, tous les services de production ou métiers peuvent avoir à leur disposition les applications et données dont ils ont besoin. Les personnes peuvent ainsi poursuivre leurs missions et projets depuis leur domicile.

En outre,  la direction informatique dispose d’une infrastructure qu’elle peut gérer en toute autonomie sans avoir les contraintes physiques ou de sécurité des locaux. Elle peut gérer à tout instant les capacités de machines virtuelles sans avoir besoin de CAPEX. Elle joue maintenant un rôle clé stratégique pour les nouvelles organisations.

KEONYS – Cette expérience génèrera-t-elle de nouveaux modes d’organisation au travail ?

D.C. : Oui, clairement. Nous avons constaté  que les entreprises qui ont pu poursuivre leur activité sont celles qui avaient embrassé la transformation numérique dont on entend parler depuis longtemps. De notre côté, nous sommes nés « Cloud-native ». Certaines entreprises étaient organisées pour travailler à distance. Malheureusement pour d’autres, la transformation numérique n’était pas aboutie ou restait encore un projet.

Il ne s’agissait pas d’un effet de mode. Bien au contraire, les nouvelles organisations ont besoin d’agilité, d’innovation et de sécurité. Peu importe que les collaborateurs soient dans des bureaux, chez eux ou en espace de coworking. Il s’agit de libérer les talents de chacun.

KEONYS – Lèvera-t-elle les freins de certains managers encore frileux à l’adoption de cet usage ?

D.C. : Certaines organisations doivent avoir confiance. Comment penser que des collaborateurs puissent perdre leurs responsabilités, leur enthousiasme, leur motivation lorsqu’ils franchissent la porte de l’entreprise alors qu’ils sont entraîneur d’une équipe de sport, professeur de musique, parents, élu local ou président d’une association ?

Pour ceux qui ont la profonde conviction qu’aucune confiance ne peut être accordée, alors ils vivent une période triste et malheureuse.

Pour les autres qui ont vu que leurs équipes avançaient sur leurs projets et qu’elles étaient capables de s’auto-organiser, alors cette révélation leur permettra de traverser la crise et d’envisager l’avenir sereinement.

KEONYS – L’aspect économique (réduction des coûts informatiques entre autres) sera-t-il un élément déclencheur ?

D.C. : Le facteur économique est un des drivers dans toutes les décisions. Sur ce point, le télétravail peut être considéré comme : moins d’espace de bureau, moins de consommation énergétique… Mais c’est surtout le Cloud qui emporte la raison avec l’absence de CAPEX ou de financement, plus de besoin de mètres carrés de salle blanche à sécuriser.
Mais l’entreprise gagnera surtout en efficacité et agilité. Elle pourra libérer les ressources humaines vers plus d’innovation et de responsabilités.

KEONYS – La collaboration étendue sera-t-elle le moteur vers d’autres innovations au sein de la société ?

D.C. : Oui, c’est un effet vertueux auquel nous pouvons nous attendre. Sur toutes les phases d’un cycle de vie de produit ou services, l’ensemble de l’écosystème peut prendre part à l’innovation ou à l’amélioration du produit depuis l’idéation jusqu’au support.

 

QUE SIGNIFIE « CLOUD SOUVERAIN » ?
La notion de Cloud souverain est essentielle chez 3DS OUTSCALE. Cette notion est déployée en multi-local. Ses datacenters sont situés en Ile-de-France, à Hong-Kong, aux Etats-Unis et bientôt au Japon.

D’abord pour préserver la réglementation locale via un découpage de sociétés juridiquement et géographiquement étanches. Mais aussi pour isoler techniquement l’accès aux différents clouds de ses clients, tout en cloisonnant leurs données.

Le tout permet de préserver la souveraineté de leur cloud. CLOUD SOUVERAIN VS CLOUD ACT Avec ces dispositifs, 3DS OUTSCALE protège ses clients du CLOUD Act américain (pour “Clarifying Lawful Overseas Use of Data”), qui oblige les fournisseurs de cloud américain ou ceux étrangers dont le siège social est aux États-Unis, à ouvrir aux instances judiciaires américaines l’accès à leurs données.

Et ce, même si ces dernières sont hébergées dans d’autres pays, comme la France. Longtemps perçue comme une loi non appliquée, la réalité en est tout autre avec plus d’une centaine de requêtes et de mandats émis depuis sa promulgation le 23 mars 2018, pour obtenir un droit de regard sur des données à travers le monde.