Produire moins, produire mieux, concevoir et consommer autrement… Il est clair que nous ne parviendrons pas à atteindre l’objectif de l’accord de Paris, à savoir limiter le réchauffement à +1,5°C, si l’essentiel de la consommation mondiale continue à être fourni par les énergies fossiles.
Nous avons demandé à Dominique Bourg, philosophe, spécialiste des questions environnementales et professeur honoraire à l’Université de Lausanne, de participer à l’élaboration de notre nouveau livre blanc- « Numérique et développement durable, comment construire l’industrie de demain ». Face à l’urgence climatique, Il nous livre son point de vue sur l’urgence de faire d’autres choix sociaux, sociétaux et politiques.
Urgence industrielle ou urgence sociétale ?
Dominique Bourg en appelle à une prise de conscience généralisée. « Si nous n’en finissons pas avec notre modèle économique actuel, nous nous orientons vers un chaos quasi généralisé », analyse Dominique Bourg. Le ton est donné. Le constat est sans ambages. Et d’ajouter : « Le GIEC, par son action, a le pouvoir de la connaissance, mais s’il n’y a pas de volonté politique et d’adhésion de la population, rien ne peut changer. »
Même si le chemin est encore long, force est de constater que de nombreuses entreprises cherchent des solutions et mettent en place de véritables stratégies de développement durable. « Les industriels ont entrepris des efforts de transformation mais ils ne peuvent pas être les seuls à en porter et supporter le poids », estime Dominique Bourg. « Nous devons faire des choix sociaux et sociétaux qui reposent bien davantage sur des choix de politiques publiques que de volonté ou de stratégie industrielle seule. » Les nouvelles législations et pressions du consommateur/citoyen poussent la sphère industrielle à se saisir de ces enjeux pour repenser ses modèles. Trouver le bon arbitrage entre production durable pour réduire l’impact environnemental et croissance pérenne, il reste de nombreuses pistes technologiques à explorer avec l’apport des solutions digitales, si elles sont utilisées à bon escient.
Lire l’intégralité de l’entretien
